Un milliard de jeunes en charge de leur corps, leur destin et leur culture. C’est l’ambition affichée du projet Billi now now (BNN), dont la phase II a été officiellement lancée ce jeudi 20 février 2020, à Ouagadougou. D’un coût global de 327 903 416 francs CFA, ce projet mis en œuvre par Planned parenthood global (PP Global) et ses partenaires, entend mobiliser au bout d’une année, 6 000 jeunes à réaliser des activités de plaidoyer en ligne et au sein de la communauté. Ce, en faveur des droits de santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes.
Grossesses précoces et non désirées, avortement clandestins, multi partenariat, prévalence élevée du VIH Sida et des IST …C’est ce que révèle le Plan national de développement sanitaire (PNDS), sur la situation de la santé des adolescents et des jeunes durant la période 2011-2020. Avec une population jeune, dont les moins de 25 ans représentaient 67% de la population en 2017, l’on se demande comment le Burkina peut répondre aux besoins des adolescents et relever un défi qui dépasse largement le rôle des seuls services de santé.
Face à ces difficultés, l’ONG américaine Planned parenthood global (PP Global) et ses partenaires que sont le Conseil burkinabè des organisations de développement communautaire (BURCASO) et le Réseau des jeunes ambassadeurs pour la santé de la reproduction et la planification familiale (SR/PR), ont bien voulu appuyer le Burkina à travers le projet Billi now now.
Dans le cadre de ce projet qui vise à transformer le potentiel de la plus grande génération de jeunes de l’histoire :1,2 milliard de personnes (un sixième de la population mondiale) âgées de 15 à 24 ans, sont appelées « Billi ». « Le nom Billi now now reflète le milliard de jeunes sur la planète et leurs besoins urgents », a signifié la cheffe d’équipe pays de PP global, Aminata Rabo. Ce programme innovant,dit-elle, est mis en œuvre par les jeunes à travers des plateformes numériques (Facebook, whatsapp, twitter, Blogging, Youtube, Instagram) et des activités culturelles et sportives, avec un langage de jeunes pour mobiliser leurs pairs pour l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
Chargé du projet Billi now now au niveau du Burkina Faso, Mikaïlou Ouédrago a noté que cette deuxième phase va consister à renforcer les capacités de 60 jeunes dans le domaine du leadership entrepreneurial et la communication via les réseaux sociaux. Le but étant que ces jeunes puissent impacter la vie de 6000 autres jeunes au niveau de Ouaga et de Bobo et partant, travailler à référer ces derniers vers les formations sanitaires pour pouvoir bénéficier des services de santé sexuelle et reproductive. Dans la pratique, dit-il, 60 jeunes ont été recrutés et formés au profit de cinq districts de la ville de Ouagadougou.
En raison de 10 « billis » par équipe, ils sont repartis dans les districts de Bogodogo, Boulmiougou, Sig-nonghin, Nongremassom et Baskuy. S’agissant de la ville de Bobo -Dioulasso, deux équipes composées de 5« billis » chacune, seront déployées au niveau des districts de Dô et Dafra. « Nous allons organiser des activités de mobilisation communautaire avec l’ensemble des jeunes et travailler à leur remettre des fiches de référence. Il sera question de fiches physiques pour les jeunes qui ne sont pas instruits et de fiches de référence digitale pour les jeunes qui sont actifs sur les réseaux sociaux, qui utilisent le numérique pour aller vers les formations sanitaires partenaires en matière de santé sexuelle et reproductive », a signifié Mikaïlou Ouédraogo.
Mieux, il soutient que les jeunes vont mobiliser leurs pairs à agir, notamment à travers un plaidoyer auprès des leaders politiques, religieux et coutumiers. Ce, pour un environnement favorable au respect des droits de santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. Et si la première phase du projet a permis de mobiliser près de 2000 jeunes au bout de six mois de sensibilisation, le chargé du projet BNN au niveau du Burkina dit être convaincu que les objectifs de la cette seconde phase seront atteints. Pour relever ce défi, le chef du département de la santé, par la voix de son secrétaire général, Dr Wilfried Ouédraogo, a renouvelé son engagement pour une mise en œuvre réussie du programme.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net